C’est devenu au fil des ans un lieu incontournable de la littérature et de la culture dans la Ville Rose. Pour sa dixième édition le Salon de Livre, organisé par les « Gourmets de Lettres » sous l’égide des Jeux Floraux, a encore une fois répondu aux attentes des nombreux passionnés venus en grand nombre à l’Hôtel d’Assézat de Toulouse
Le riche plateau, constitué de 70 auteurs, 7 maisons d’éditions et d’une librairie, explique l’enthousiasme des Toulousains venus partager avec les écrivains et découvrir leurs ouvrages. Mais la force de ce salon unique réside dans sa spécificité. Le prestige du lieu dans lequel il se déroule durant deux jours, n’a d’égal que l’engagement de la présidente des « Gourmets de Lettres » Yanne Rebeschini et de l’ensemble des bénévoles dévoués. Mais la richesse du salon est également due à la qualité de sa programmation et celle de ses intervenants. Un succès logique tant s’entremêlent remises de différents prix, conférences sur des sujets liés la l’écriture, lectures pour adultes et enfants, mais surtout les échanges avec les auteurs. Deux événements majeurs ont rythmé ce week end : la remise du prix de la nouvelle pour les lycéens et collégiens de l’académie, et celle des différents prix littéraires pour les ouvrages des auteurs. Inéluctablement, ce Salon du Livre des « Gourmets de Lettres » s’inscrit dans une volonté d’initier la jeunesse à la littérature et de promouvoir des talents plus confirmés.
« Cette année, la Nouvelle demandée aux élèves devait donner une suite à la phrase tirée du titre du livre du Prix Nobel de Littérature 2014 Patrick Modiano : « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier… ». La Présidente du jury, agrégée de lettres, Jacqueline Carassus et la professeure de lettres Jennifer Piantoni n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner la qualité d’écriture et la pertinence des productions de tous ces écrivains en herbe. Elles ont encouragé ces jeunes à continuer à puiser dans leur imagination pour développer leur créativité » expliquait Guy Mothe, animateur d’ateliers d’écriture en Midi-Pyrénées et auteur de livres jeunesse et de pensée d’humour.
Samedi, la remise des prix et diplômes du prix de la Nouvelle a eu lieu dans le majestueux Salon Blanc de l’Académie des Jeux Floraux. Les lauréats et nominés se sont vus remettre, en présence de leurs parents et de leurs professeurs, un diplôme et une médaille gravée nominativement d’un mot du Maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, par la présidente des « Gourmets de Lettres » Yanne Rebeschini et Francis Grass adjoint au maire chargé de la culture. Parmi les 15 nouvelles nominées, le jury ne put départager « La peur de la peur » de Fanny Meplomp, et « Mr.P » de Clémence van Herck. Il y eut de fait deux Lauréats ex aequo pour cette édition 2015 du prix de la nouvelle. La satisfaction de la remise d’un prix s’accompagne d’une récompense pécuniaire et d’une reconnaissance naissante de la profession.
Dimanche, ce fut le moment fort du salon. Parmi les 70 auteurs présents, le jury allait honorer certains en remettant différents prix. Le Grand Prix Littéraire fut décerné à Isabelle Malowé pour les « Les rumeurs de la terre ». Le Prix Spécial du jury d’Histoire, au vu de la qualité des ouvrages, du être partagé entre Jean-Luc Dousset pour « La malédiction de l’anticomane » et Jean-Pierre Temple pour « La Reine Pedauque ». « Le Consulat de France à Tunis » de Geneviève Dussaut reçut le Grand Prix d’Histoire. Le Prix spécial du Jury Scientifique récompensa Michel Sicard pour « Généticien, pourquoi pas ». La qualité des ouvrages présentés contraignit le jury à congratuler deux auteurs pour le Grand Prix Scientifique. Georges Bringuier et Alexandre Grothindieck pour « Itinéraire d’un mathématicien hors norme » et Sylvie Vauclair pour « Dialogue avec l’univers » furent salués. Le Grand Prix de Poésie fut lui attribué au recueil de Christian Saint-Paul pour « Indalo ». Les auteurs récompensés ne manquèrent pas de remercier l’ensemble des organisateurs du Salon du Livre et leur présidente Yanne Rébeschini, ainsi que les élus présents. De même ils rappelèrent que l’attribution d’un tel prix est un honneur, mais aussi un vecteur de vente d’ouvrages et un tremplin pour accomplir leur passion. Il faut souligner que ces auteurs sont déjà publiés par des éditeurs de grande notoriété tels Privat ou Odile Jacob.
« Je suis vraiment très heureuse, je suis ravie. C’est un prix qui me permet de faire un peu plus de chemin avec « Les rumeurs de la Terre ». Dans ce salon il y a beaucoup de personnes érudites, c’est très positif pour moi.
Les visiteurs posent des questions extrêmement pointues après l’obtention du prix, et j’espère avoir correctement répondu aux personnes très savantes venues me questionner.
C’est pour cela que ce salon, se déroulant dans un cadre magnifique, est très important. A Toulouse il y a peu d’événements pour se retrouver autour de la littérature » confiait Isabelle Malowé, Lauréate du Grand Prix Littéraire.
Mais le succès et la pérennité depuis dix ans ne tiennent pas qu’à cela. La pluralité des auteurs, le mélange de générations y sont pour beaucoup. Le Professeur et Président perpétuel des « Gourmets de Lettres » Jacques Arlet, présentant « Perdue et retrouvée », son premier roman à l’âge de 95 ans, illumina ce salon tant par ses échanges avec un public de tout âge, que lors de ses prises de paroles durant la conférence sur « la poésie et l’humour » devant une salle bondée. La lecture sur « l’Ange » de la comédienne Anne Rebeschini accompagnée de Gileric Leininger auteur de la « La santé par la bonne humeur » enthousiasma également les Toulousains.
« Malgré les nombreuses manifestations se déroulant à Toulouse ce week end, le X° Salon du Livre dans la salle Clémence Isaure, ainsi que sous le chapiteau érigé dans la Cour d’Honneur de l’Hôtel d’Assézat a été un succès inégalé. Un tel engouement s’explique par la qualité littéraire exceptionnelle des auteurs, tant chez les jeunes que chez les plus confirmés.
La présence de nombreuses maisons d’éditions telles Héliomir, les Ateliers du Gué, Hors Limite, Le Pas d’Oiseau, Noir et Blanc ou Minimots, contribue largement au rayonnement du salon » précisa Yanne Rebeschini, présidente des « Gourmets de Lettres ».
Nul doute, l’ensemble des acteurs de cette manifestation culturelle importante à Toulouse auront à cœur de préparer, avec autant d’enthousiasme et de détermination, la XI° édition du Salon du Livre des « Gourmets de Lettres ».
Mikeal BORDENAVE